Temps froid, il a neigé peu avant notre arrivée, et bien continental. Découverte de cette Europe centrale que nous connaissons peu.
Petit Etat, mais grande et longue histoire, compliquée et douloureuse souvent.
Née en 1873 de la réunion de Buda, Pest et Obuda, la ville devient la capitale du royaume autonome de Hongrie, échappant enfin à l'autorité des Habsbourg de l'empire Austro-Hongrois.
D'abord celte puis romaine, la Hongrie aura connu l'invasion des Huns d'Attila, aura été occupée par les Goths, les Lombards et les Avars avant l'arrivée des Magyars, véritables ancêtres des Hongrois, puis la fondation du royaume catholique de Hongrie en l'an 1000.
La ville connait son âge d'or au 15ème siècle sous le règne de Mathias Corvin dont l'épouse italienne, Béatrice de Naples, en fait un des foyers actif de la Renaissance. L'occupation ottomane, qui a pourtant duré 150 ans au 16ème et 17ème siècle, par contre, n'a laissé que peu de traces si ce n'est l'habitude de boire du café.
Le développement de l'agglomération de Budapest date des 18 et 19ème siècles, malgré quelques soubresauts, comme la révolte nationaliste de 1848 qui a finalement conduit à l'émancipation de la Hongrie.
Le siècle dernier a apporté aux hongrois de Budapest son lot terrible de malheurs. Les accords de Trianon en 1920, conclus entre les vainqueurs de la première guerre mondiale, a amputé le Royaume de Hongrie des deux tiers de son territoire. L'occupation allemande en Hongrie fut brève, de mars 44 à février 45, mais dramatique pour la population juive de Budapest dont un tiers, 70.000 personnes, furent déportées en novembre 1944, contraintes de rejoindre à pied l'Autriche quand elles ne mourraient pas en route. Les accords de Yalta ont fait de la Hongrie un état du bloc soviétique jusqu'en 1989. La révolte de 1956, initiée par les étudiants de Budapest, fut durement réprimée par l'URSS qui maintint son occupation militaire dans le pays.
La visite du Musée de la Terreur, dans un immeuble du centre de Budapest qui a hébergé d'abord les nazis, puis la police politique du régime communiste, nous a laissé un profond sentiment de malaise. C'est dans ce lieu, aujourd'hui peint en gris, que nombre de hongrois ont été détenus et torturés, avant d'être déportés ou tués. Il fait aussi partie de l'histoire de Budapest.
Mesure-t-on bien le bonheur que nous avons eu, toutes ces dernières décennies pendant lesquelles nous avons construit notre vie, d'être en paix, à l'écart de la barbarie et de tout totalitarisme ?
Protégeons et construisons l'Europe.